Thermes de Bagnères de Luchon

Histoire Thermale

(d’après Wikipédia)

Cette ville a plus de deux millénaires. La présence de population est attestée depuis le néolithique au moins à la grotte de Saint-Mamet. La présence de cromlech atteste aussi une occupation très ancienne.

En 76 av. J.-C., Pompée, de retour d’une expédition de maintien de l’ordre en Espagne (où il fonde notamment la ville de Pampelune qui porte son nom), s’arrête dans la région et fonde la ville nouvelle de Lugdunum Convenarum, où se rassemblent les tribus convènes éparses (convènes = regroupés, rassemblés) ; c’est la future Saint-Bertrand-de-Comminges.

Un de ses soldats, atteint d’une maladie de peau, vient s’immerger dans les eaux thermales de Luchon, et de ses bains « onésiens » dont il découvre les vertus thermales. Au bout de 21 jours (durée traditionnelle et toujours actuelle d’une cure), il en sort complètement guéri.

En 25 av. J.-C., Tibère Claude fait creuser trois piscines et développe les thermes. Les thermes s’enorgueillissent dès lors de la peu modeste devise « Balneum Lixonense post Neapolitense primum » (les thermes de Luchon sont les premiers après ceux de Naples) qui est toujours aujourd’hui celle de la ville. Les invasions des Goths et des Wisigoths passent par la région, ainsi que les incursions des Maures. Les populations se réfugient dans les vallées hautes du Larboust ou d’Oueil. Des traces de ces invasions subsistent dans certains mythes et légendes locaux.

Charlemagne, Gaston Fébus donnent à la région un statut particulier de marche frontière avec une certaine autonomie, entre France et Espagne.

La région est relativement épargnée par la Guerre de Cent Ans et par les guerres de religion liées au catharisme et à la Réforme. Les populations restent fidèles à un catholicisme « adapté » et bien peu orthodoxe, que les évêques de Saint-Bertrand mettront des siècles à reprendre en main : prêtres vivant en communautés, parfois armés et mariés, peu éduqués et mal formés, extorquant des messes funéraires payées sous forme de repas dûment arrosés, cadets plus fidèles aux intérêts de leur Maison d’origine (la famille, la casa pyrénéenne) qu’à Rome…

En 987[réf. nécessaire], le village de « Banières » et ses thermes sont décrits comme assez prospères, autour de son église. À la Toussaint a lieu une foire importante, qui n’a cependant pas la renommée de celle de Saint-Béat, qui profite davantage du commerce avec l’Espagne.

Vers 1200, l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem installe une commanderie à Frontés, entre Montauban et Juzet-de-Luchon. L’objectif est de garder le passage vers la montagne, de ce chemin secondaire de Saint-Jacques-de-Compostelle et d’organiser des hospices pour les pèlerins et les commerçants, qui risquent leur vie en hiver. La création du bâtiment de l’hospice de France date de cette époque et est la seule trace qui subsiste des Chevaliers Hospitaliers. L’ouverture du port (col) de Vénasque est, quant à elle, postérieure.

Commence alors une lutte continue de plusieurs siècles entre les Chevaliers Hospitaliers et les populations guidées par leurs prêtres. L’objectif devint rapidement plus économique que religieux et il n’était pas question de partager les impôts. Finalement, l’ordre abandonna la région.

Il y a toujours eu très peu de nobles dans cette région où la paysannerie a toujours lutté pour sa survie. Les anciens traités de Lies et passeries associaient les populations des deux versants de la montagne par des accords de libre circulation et de libre échange, même au cas où les royaumes auraient été en guerre. Un boycott un peu soutenu aurait en effet facilement décimé les populations. Ces traités étaient systématiquement renouvelés et imposés aux rois comme aux évêques. Une forme de représentation populaire élue, les consuls, existait. On a ainsi pu parler de républiques pyrénéennes.

Les rois de France cherchent à mettre un terme à cette situation qui leur paraît anormale.

En 1759, le baron Antoine Mégret d’Étigny, intendant de Gascogne, est envoyé à Luchon. Il commence par créer une route carrossable, à coups de corvées et d’expropriations. Il est obligé de faire appel à une compagnie de Dragons pour tenir la population en respect, peu habituée à un traitement aussi autoritaire. En 1761, il réorganise les thermes et leur donne les bases de leur futur essor. En 1763, il fait venir prendre les eaux au maréchal, duc de Richelieu, qui reviendra en 1769 avec une grande partie de la Cour. La station thermale est lancée. Il développe également l’exploitation forestière, capitale pour fournir du bois pour la marine et du charbon de bois pour les forges. Il meurt en 1767, à l’âge de 47 ans, ruiné et disgracié.

Son successeur donnera son nom aux allées d’Étigny, principale artère de la ville, et une statue élevée en 1889 à son effigie se trouve toujours placée devant les Thermes.

La Révolution et l’Empire ont peu d’impact à Luchon.

De nombreux visiteurs célèbres viennent ensuite à Luchon, attirés par la vogue des eaux thermales pyrénéennes, lancée par l’Impératrice Eugénie, ou les débuts du pyrénéisme par le comte Henry Russell. Lamartine, José-Maria de Heredia (qui résida aussi dans un village non loin de Luchon, Marignac ; c’est là qu’il s’inspira du Pic du Gar pour un des poèmes de son recueil Les Trophées), le prince Louis-Napoléon Bonaparte, le prince Impérial (fils de Louis Napoléon Bonaparte), Edmond Rostand, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Octave Mirbeau, Stéphen Liégeard, Sa Majesté Moulay Mohammed (futur Mohammed V du Maroc), Sa Majesté Alphonse XIII d’Espagne, Sacha Guitry, Francis Carco, François Mauriac comptent parmi ces hôtes les plus illustres.

L’arrivée du train en 1873, la construction du casino en 1880 développent encore la popularité de la ville où des touristes huppés et cosmopolites ne tardent pas à affluer, jusqu’aux années folles. Les acquis sociaux (congés payés puis sécurité sociale) démocratisent ensuite la population touristique.

Des installations hydro-électriques sont mises en place dès les années 1890 par la société La Luchonnaise.

Le tour de France cycliste fait de la ville une de ses étapes obligées depuis ses débuts.

L’ouverture de l’hôtel d’altitude de Superbagnères (travaux finis en 1922), relié par un train à crémaillère et aujourd’hui par une télécabine, complète la ville thermale par une station de sports d’hiver. Aux jeux olympiques d’hiver de 1968, Ingrid Lafforgue défend les couleurs de la station. Sa sœur jumelle Britt Lafforgue a un palmarès non moins éloquent aux championnats du monde de ski alpin. En 2010, c’est Marie-Laure Brunet qui se distingue à Vancouver.

Un golf et un aéroclub font bien mériter à la ville son surnom de « Reine des Pyrénées » donné par Vincent de Chausenque en 1834 dans son ouvrage Les Pyrénées ou voyages pédestres.

Enfin, l’eau minérale de Luchon est commercialisée depuis quelques années dans toute la France.

Des fouilles ont permis de retrouver la trace de trois vastes piscines revêtues de marbre avec circulation d’air chaud et de vapeur.

La tempête Xynthia, qui a causé fin février 2010 la mort d’une cinquantaine de personnes en France, a durement touché Luchon et sa région. Des vents ont soufflé à 200 km/h sur les sommets, ce qui a occasionné de très nombreux dégâts.

18 commentaires à «Local»

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  1. Romedine Duclos - le 21 mai 2019 à 9 h 44 min Répondre

    Bonjour,
    J’ai bien aimé l’information historique sur les Thermes de Luchon depuis l’époque Romaine.
    Très intéressant, à l’occasion j’y passerai.
    Merci et à bientôy.

  2. Leonne Marivelle - le 22 mai 2019 à 9 h 34 min Répondre

    Bonjour,
    Belle description historique des Thermes de cette ville.
    Merci

  3. Sergine DUBOIS - le 31 mai 2019 à 14 h 51 min Répondre

    J’ai eu l’occasion d’éssayer le vaporarium, la 1ére fois il faut le supporter, mais après, les séances font vraiment du bien.
    Je recommande.
    Cordialement

  4. Evelyne - le 12 août 2019 à 10 h 32 min Répondre

    Bjr,
    Superbe station.
    En plus, pas vmal ‘animations et activités toute l’année.
    Je recommande.

  5. Jean Pierre - le 16 octobre 2019 à 10 h 37 min Répondre

    Petite ville sympa avec beaucoup d’activités possibles. Pour les plus sportifs, les activités sont possibles toute l’année, selon la saison, Les randonnés, ski sous toutes ses formes sont possibles, parapente, etc sont là.
    J’y retournerai.

  6. Simone GONDAL - le 16 octobre 2019 à 10 h 41 min Répondre

    J’ai fait une cure Thermale de 3 semaines en mai/Juin, ce que j’ai apprécié le plus c’est le vaporarium et la piscine ronde. Pour mon rhumatisme cela m’a bien soulagé. A voir dans la durée !

  7. Ranieri - le 22 mars 2020 à 18 h 28 min Répondre

    Bonjour,
    Belle description historique de Luchon.
    A suivre pour le developpement.
    Merci

  8. Gerard Duquesne - le 12 juin 2020 à 10 h 54 min Répondre

    Bonjour,
    Pourriez-vous m’indique si votre appartement est à pmroximité des Thermes? Je doit faire une cure mi-septembre, à confirmer, et j’aimerai connaitre la proximité avec les Thermes
    Merci pour votre réponse.

  9. Germaine Le Conte - le 6 août 2021 à 23 h 13 min Répondre

    Comment cela se passe cette année avec les Thermes?
    Le Vaporarium fonctionne?
    La Piscinne ronde ?
    Je sais que l’année dernière c’était fermé.

  10. Joana Marie - le 4 septembre 2021 à 9 h 41 min Répondre

    Très jolie petite ville chargée d’histoire et bien animée. Dommage pour cette année ou l’ensembles des festivités d’été ont été réduites , comme partout. Heureusement qu’il y a la montagne pour les « Bols d’air » en oxygène et quelques activités physiques. Bien profité des randonnés et du vélo sur le plateau et en ville.

  11. Laurette CHAMPION - le 11 septembre 2021 à 15 h 48 min Répondre

    Comment s’est déroulé l’activité des Thermes cette Année avec cette histoire de COVID ?
    Le Vaporarium a-t-il été ouvert aux patients ? La piscine Ronde avec les 2 cascades ?
    C’est super ce Vapo. Espérons qu’il reprenne son activité normale bientôt !

  12. Gilles Manu - le 18 mai 2022 à 16 h 18 min Répondre

    Ville idéale pour passer un bon moment quie ce soit l’été ou Hiver.
    En situation normale, beaucoup d’activités, Activité Thermale, Ski, rando, parapente, hipisme, deltaplane, aerodrome, etc.
    Un bon moment

  13. Rachelle - le 25 juin 2022 à 7 h 55 min Répondre

    Super descriptif et rappel historique.
    La fête des fleurs au mois d’aout ? Cette année 2022, cetyte manifestation aura-t-elle lieu?
    J’ai pu la voir il y a quelques années et c’était magnifique. Après COVID et le reste j’hésite à pouvoir m’y rendre !

    • Gabrielle Paty - le 25 juin 2022 à 7 h 58 min Répondre

      Cette année cette manifestation sera plutot symbolique, avec quelques élément de déco fleuris exposés le long de l’avenue et c’est tout.
      La ville est en pleine restructuration après l’election de la nouvelle équipe municipale.
      Voir avec l’Off du Tourisme pour plus d’infos.

  14. Romain - le 22 novembre 2022 à 15 h 47 min Répondre

    La neige arrive enfin !
    Attendons l’ouverture des Stations pour cet hivers
    A Luchon, ils refont les télécabines ! Seront-elles fonctionnelles pour cet hiver ? Sinon, comment feront-ils ?

  15. Amelie Ducros - le 22 novembre 2022 à 15 h 49 min Répondre

    Pour le moment il neige, c’est vrai, mais attendons la période de noël pour voir!
    Les locations, il faut le faire maintenant ou au dernier moment?
    Peut-on déjà connaitre les tarifs des forfaits?

  16. Raphael - le 23 avril 2023 à 16 h 02 min Répondre

    Artigues, petit village pyrénéen ou il faut passer pour s’oxigéner et randonner. Le GR10 passe par la pour les plus sportifs.
    Belle après midi de printemps.
    Elevage, moutons, bergers, encore un village authentique

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